Appel à candidatures : 22 septembre 2025
Date limite : 21 novembre 2025
Annonce : 31 mars 2026
Aujourd’hui, les enjeux auxquels nous sommes confrontés — aussi bien dans notre région qu’à l’échelle mondiale — apparaissent plus interdépendants que jamais. Ce constat s’accompagne d’une idée largement partagée : résoudre ces problèmes exige la mise en commun d’expertises issues des sciences sociales et des sciences exactes, et bien d’autres domaines. Ainsi, une pénurie d’eau constitue autant un défi scientifique qu’une question sociale et de gouvernance. Pourtant, même dans cette perspective, les artistes et les acteurs culturels sont encore trop souvent peu associés au processus de réflexion et de création collectives.
Comment l’imagination et les pratiques culturelles peuvent-elles contribuer à la compréhension et à la transformation de ces réalités étroitement liées ? Et à quoi pourrait ressembler l’intégration des artistes dans la constellation des penseurs et des acteurs qui s’efforcent de relever les défis mondiaux les plus urgents ? En mettant en avant la créativité au cœur des pratiques culturelles, pourrions-nous acquérir une nouvelle perspective sur nos problèmes et les voies menant à leur résolution ? « Les écologies de la culture », un nouveau programme quadriennal, cofinancé par l’Union européenne et mené par le Fonds Arabe pour les Arts et la Culture (AFAC), en partenariat avec Oxfam, Megaphone et Echos Electrik — invite les candidats du secteur culturel et artistique, ou d’autres disciplines, à se pencher sur cette question.
Le programme vise à trouver des moyens de faire face aux multiples défis que nous rencontrons — qu’il s’agisse d’inégalité des genres, de changement climatique en passant par la transformation numérique, entre autres — en les abordant non pas comme des problématiques isolées, mais comme une « écologie » de dynamiques interconnectées qui façonnent et influencent les mondes dans lesquels nous vivons.
En réfléchissant au programme, nous avons tenté d’imaginer à quoi ressembleraient les cultures de la région — à l’échelle transnationale, nationale et locale — comme un vaste récif s’étendant à perte de vue. On sait que le récif est là « en-dessous », mais tant qu’on n’a pas plongé dans un endroit spécifique, il est impossible de saisir ce qui se passe dans les différents mondes en perpétuelle évolution sous la surface. Comment un courant peut-il insuffler la vie ? Comment la pollution provenant d’un nouvel hôtel peut-elle nuire à la ville maritime où il se trouve ? Qu’en est-il des eaux qui se réchauffent rapidement ? Et si un groupe de planctons responsable de la formation des récifs coralliens migre vers des eaux plus froides, conserve-t-il la mémoire de la chaleur ?
L’écologie englobe de multiples réseaux de relations : avec le lieu, la mémoire, la technologie, la terre, la langue et la communauté. Façonnée par les courants qui la traversent et par ceux qui la menacent, l’écologie tisse alors un vaste réseau d’activités, à la fois fragile et capable de se régénérer. Comment peut-on alors la saisir pleinement si ce n’est en l’observant de près, au cœur même de ses réalités locales.
Au cœur du programme « Les écologies de la culture » se trouve une série de questions : comment la culture peut-elle nous aider à mieux percevoir ce qui se joue dans nos mondes, dans ces récifs encore inconnus ? Peut-elle nous aider à créer de nouveaux mondes ? Peut-elle devenir un lieu de rencontre entre scientifiques, journalistes, anthropologues, artistes et agronomes, afin de réfléchir ensemble à ces nouvelles connexions ? La culture peut-elle être repensée comme une écologie ? Et, surtout, comment les mondes que nous façonnons, les œuvres que nous produisons peuvent-ils rester en mouvement — entre lieux, langages et personnes — même lorsque les routes qui nous relient sont bloquées ou se rétrécissent ?
Aujourd’hui, nous vous invitons à plonger dans cette métaphore, à imaginer, à partager, promouvoir et soutenir avec nous différentes forces, acteurs et interactions qui forment les coraux du récif culturel que constitue notre région.
Écologie de la culture soutiendra jusqu’à 58 projets issus de 9 pays arabes, en Algérie, en Égypte, en Jordanie, au Liban, en Libye, au Maroc, en Palestine, en Syrie et en Tunisie à travers trois piliers :
Creative Placemaking. Soutient des projets culturels et artistiques à ancrage local, qui valorisent avant tout les communautés et les espaces partagés.
Creative Labs. Vise à encourager l’expérimentation entre différents secteurs, arts, sciences, éducation, technologie, entre autres.
Creative Caravans. Vise à élargir la portée des contenus culturels par la circulation des œuvres, les tournées et la diffusion médiatique.
Nous nous réjouissons de recevoir vos candidatures.
