Cette installation composée de trois cubes en verre, espacés de dix centimètres chacun, donne à voir, à l’intérieur de chaque volume, une nuée d’ondes gravée au laser. Ces ondes sont la transposition visuelle d’un bruit blanc, d’un bruit aléa- toire dont la puissance des fréquences est constante. Les fréquences ici capturées donnent forme à un paysage sonore figé dans le verre. Le son, ainsi disséqué et fossilisé, est articulé de façon à constituer une rythmique visuelle où se succèdent vide et variation continue. Le dispositif invite le spectateur à contempler au plus près les infimes et délicates variations de matière. Il fait appel à la pause et à l’observation. Un double jeu d’échelle s’opère où le moléculaire vient s’enchevêtrer au cosmique, où l’écume translucide se trouve hantée par la rumeur d’un lointain passé.